Cette année, l’oscar du meilleur court-métrage d’animation a été décerné à Logorama, un film français de 15 minutes qui met en scène une course poursuite entre un gangster, Ronald McDonald, mascotte des restaurants McDonald’s, et deux policiers à l’effigie du Bibendum Michelin. L’histoire se déroule dans un Los Angeles entièrement reconstitué de marques et de logos (environ 3 000 !). On y croise ainsi le Géant vert, des personnages à tête de stylo Bic entourés de papillons MSN, les M&M’s rouge et jaune, ou encore le petit garçon Haribo.

"Logorama" - © François Alaux, Hervé de Crécy, Ludovic Houplain

Le plus frappant dans ce film, c'est le nombre de logos qu'on est capable de reconnaîre et qui nous sont bien plus familiers qu’on pourrait le penser. C’est dire l’influence qu’ont les marques sur notre quotidien! On comprend mieux l'importance pour une marque de l'image qu'elle dégage autour de son nom. Et si une marque se doit de rester cohérente avec l'image qu'elle a créée dans l'esprit des consommateurs, elle doit aussi être en mesure d'écouter les tendances et de s'adapter à l'évolution des moeurs et des attentes.

 

Changements de logos à gogo à rendre gaga

Dernièrement, plusieurs changements de logos ont démontré que ce double challenge n’était pas toujours évident à relever. L’exemple le plus marquant étant la transformation du logo de la marque de chewing-gum Malabar (filiale du groupe Cadbury France). Et oui, au blond bodybuildé "Monsieur Malabar" succède désormais "Mabulle", un chat bicolore à cravate et lunettes jaunes !

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Depuis sa création, le logo de Malabar avait déjà subi plusieurs modifications qui ressemblaient surtout à un lifting du blondinet musclé. Mais cette fois, le changement opéré par Cadbury est beaucoup plus radical (bien que le code couleur jaune et rose soit maintenu). Le groupe jugeait en effet que la cible des chewing-gums Malabar (les plus jeunes) ne se retrouvait plus dans Monsieur Malabar.

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Un changement très mal reçu par les fans de la marque qui ont violemment protesté sur la page Facebook de Malabar, jusqu'à créer un groupe  de pétition "Pour le retour de  l'ancienne mascotte Malabar" (si bien que Malabar a décidé de fermer sa page). Malheureusement pour tous ces mécontents, cela n'a pas suffit pour que Malabar conserve son ancien logo (comme cela avait été le cas il y a quelques mois avec la marque de vêtements Gap qui avait changé son logo, mais qui devant le nombre de critiques négatives avait décidé au bout d'une semaine de revenir à son ancien logo).

 

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Abandonner un logo pour un autre est une décision beaucoup plus délicate qu'une simple amélioration/modernisation qui a beaucoup plus de chance d'être acceptée avec le temps. Une difficulté supplémentaire que Cadbury ne semble pas avoir pris suffisamment en compte, en regard du manque de communication qui a été faite au consommateur autour du remplacement de Monsieur Malabar par Mabulle.


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La communication, un élément clé que n'a pas oublié de prendre en compte la marque de sablés (ronds et bons!) et de vaches à boire Michel et Augustin, qui a très récemment modifié le graphisme de sa vache et de son logo en adoptant un style plus "crayonné". À son habitude, elle a consulté ses consommateurs via sa page Facebook pour qu'ils se prononcent sur le résultat et apportent leurs suggestions. Si ce changement a suscité pas mal de déceptions, les fans de Michel et Augustin ont au moins été tenus au courant et eu le sentiment d'avoir leur mot à dire.

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En règle générale, un changement est toujours difficile à accepter dans un premier temps. Et c'est normal, rompre des habitudes ne peut se faire instantanément et si facilement. D'où l'importance d'une bonne communication pour informer et préparer le consommateur. C'est véritablement ce qui a fait défaut à Malabar qui n'a pas suffisamment prévenu ses consommateurs et a préféré ne pas répondre aux commentaires laissés sur sa page facebook.

Bien que dans ce cas précis, on se demande si les mécontents n'ont pas cessé depuis longtemps de consommer des chewing-gums Malabar, et ne sont pas simplement des nostalgiques de l'époque où ils pouvaient se faire des tatouages à l'aide de stickers tout en faisant de grosses bulles roses...

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