Communication (Agro)alimentaire

J'aurais pu vous raconter comment nous nous sommes retrouvés un soir en pleine semaine au "7", le bistrot chic d'Anne-Sophie Pic à Valence. J'aurais pu vous expliquer que le nom du restaurant faisait référence à la Nationale 7, cette route mythique longue de 996 km qui reliait Paris à Menton, autrefois aussi appelée "route des vacances" parce qu'empruntée par de nombreux Français se dirigeant vers la Côte d'Azur pour jouir de leurs premiers congés payés. J'aurais pu aussi vous dire que c'était cette même RN7 qui avait inspiré le nom du jeu des 1 000 bornes. J'aurais pu vous décrire la décoration contemporaine du restaurant, reprenant avec humour les codes de la route (bornes kilométriques, signalétique au sol, les couleurs blanc et rouge de la vaisselle et du mobilier, le gris bitume des murs...), dans un esprit complètement chic et baroque.

J'aurais pu vous titiller les papilles avec les détails du menu dégusté ce soir-là : l'excellent foie gras maison, le "classique" velouté de courge qui vous éjecte au "7" grâce à une audacieuse touche de café Arabica ou encore le cabillaud cuisiné à la perfection dans son émulsion de coquillages. J'aurais même pu terminer en soulignant la gentillesse du personnel et l'excellent rapport qualité prix du bistrot.

Mais là n'est finalement pas l'essentiel. Le charme qui opéra ce soir-là se résume surtout en la rencontre avec une personnalité emplie d'humilité en dépit des nombreuses étoiles dont elle est auréolée. Cette même personne qui avait déjà mis tous mes sens dessus-dessous lors de mon dîner à La Dame de Pic à Paris. Elle pour qui mon coup de cœur est indéniable depuis le sublime dossier que lui avait consacré le magazine Arts & Gastronomie. Une Dame de cœur à qui l'on ne voudrait remplacer que le nom.

Photos 1, 2 et 8 : ©Alexandre